Remise de la distinction de Grand Commandeur de la Légion d’Honneur à Gaston MIALARET – 28 juin 2014
Deux présidentes de l’OMEP-France ont rendu hommage à Gaston Mialaret lors de la remise officielle du titre de Grand Commandeur de la Légion d’Honneur
Mesdames, Messieurs, chers Amis,
En ma qualité de Maire de Garches, il m’appartient de vous souhaiter la bienvenue et de vous accueillir dans cette salle de mariage de notre Hôtel-de-Ville.
Le protocole, dans le cas d’une telle décoration, est très précis et l’on ne s’exprime pas avant la marraine est le récipiendaire.
Et c’est donc simplement un amical salut que je souhaite vous adresser en sachant que tout à l’heure, Francine Best, agrégé de philosophie et inspectrice générale de l’éducation nationale, aura le plaisir, et aussi l’honneur, de remettre les insignes de Commandeur dans l’Ordre de la Légion d’honneur à notre ami Gaston Mialaret.
C’est donc une cérémonie importante pour cette distinction particulièrement élevée dans cet ordre.
C’est vous dire aussi à quel point c’est important pour notre ami Mialaret, mais c’est aussi important pour la ville, puisque au-delà du philosophe que nous connaissons, de l’universitaire qui a dirigé le bureau international de l’éducation de l’Unesco, il y a l’écrivain avec ses 18 ouvrages qu’il a l’amitié de me dédicacer de m’adresser ; et je dois trouver quelque temps, pendant les vacances, pour arriver à les lire ; et comme il est très prolixe je demande d’avoir plus de vacances pour pouvoir lire les ouvrages de Gaston Mialaret. Et en tout cas, je tiens à dire que c’est un honneur comme Maire, et pour notre ville, et c’est un plaisir de partager ce moment avec vous chers amis, et avec tout ceux qui sont venus très nombreux cet après-midi, -certains même venus de très loin – et je laisse, sans plus attendre-, la place à la marraine, Madame Francine Best qui va maintenant présenter le récipiendaire. Bravo et merci.
Présentation de Madame Best
Monsieur le Maire, je vous remercie pour votre accueil si prévenant
Mesdames Messieurs chers collègues, chers amis
Monsieur le professeur : très cher Gaston Mialaret
C’est pour moi un honneur et un bonheur d’avoir été choisie comme déléguée du Grand chancelier de la Légion d’honneur et du Président de la République française, pour vous remettre les insignes de commandeur de la Légion d’honneur.
Votre ascension dans l’ordre de la Légion d’honneur est remarquable et bien méritée. Elle trouve son couronnement ce jour puisque c’est un très haut grade – celui de commandeur – que vous atteignez grâce à une vie et à une énergie sans faille dédiées à l’éducation, à la recherche en éducation, à la pédagogie.
Rappelons les marches de cette ascension :
en 1982 vous recevez les insignes de chevalier
en 1995 vous devenez officier ;cette distinction vous est remise par François Mitterrand lui-même, ce qui donne son plein sens à la Légion d’honneur : l’ordre le plus haut de la République française.
Aujourd’hui vous devenez commandeur de cet ordre prestigieux
Mais je ne saurais tenir sous silence une ascension tout aussi belle dans l’ordre des palmes académiques, ordre spécifique de l’Education Nationale
– En 1958 vous êtes nommé chevalier et en 1963 officier. Enfin, dans le grand salon de la Sorbonne, au cours d’une cérémonie rayonnante où vous avez donné à vos invités une leçon magistrale sur le sens de la Recherche en éducation, vous devenez en 1990, Commandeur des Palmes académiques. Ce titre de commandeur des Palmes Académiques remis dans le Salon de la Sorbonne, quel magnifique souvenir !
Mais de l’ensemble de ces distinctions françaises ou étrangères (29 ou 30), je retiendrai aussi celles qui marquent votre attachement à la ville de Caen et à son université
– En 1987 vous recevez la médaille d’argent de la ville de Caen et en
1993 la médaille de la Basse Normandie
J’aime à penser que cette haute distinction récompense, reconnaît la grandeur du geste, de votre geste de création des sciences de l’éducation dans l’Université française. Toutes les universités de France sont dotées aujourd’hui de cursus, de sections, de laboratoires, de groupes de recherche en sciences de l’éducation. On vous le doit ! C’est une immense reconnaissance à votre endroit que veulent exprimer, j’en suis sûre, vos nombreux amis présents, titulaires de chaires de sciences de l’éducation. Ils vous l’avaient déjà dit, lors du 40e anniversaire, à Caen, de cette institutionnalisation ; l’ouvrage qui vient d’être édité -les actes de ce colloque- l’exprime aussi. En tant que philosophe j’ajouterai que jamais, au grand jamais, vous n’avez exclu de ce champ – les sciences éducation -, la philosophie de l’éducation. Je voudrais vous dire ma gratitude personnelle : grâce à notre maître commun, le philosophe Raphaël Lévêque, vous m’avez confié l’écriture du chapitre « Pour une philosophie de l’éducation » du Traité des sciences pédagogiques composé sous votre direction en 1969 ; (j’étais alors chargée de cours en philosophie morale et politique à l’université de Caen en plus de la direction de l’école normale de Coutances). Votre confiance à la fois en l’avenir de la philosophie de l’éducation – et en moi – m’est toujours présente à l’esprit. C’est ainsi que, par la suite, nombre de jeunes philosophes ont été nommés qui dans les écoles normales puis les IUFM, qui dans les universités en sciences de l’éducation. Il en va de même pour les historiens.
Ce fut donc, de par votre volonté personnelle, la naissance de la philosophie de l’éducation en même temps que celle des sciences de l’éducation … Merci et encore merci cher Gaston Mialaret. Merci de la part des universitaires des sciences d’éducation, merci de la part des philosophes qui ont voulu retrouver, dans les grands textes philosophiques, le sens et la valeur de l’éducation.
Gaston Mialaret lui-même résume sa volonté d’intégrer, sous le vocable de « sciences de l’éducation », d’autres disciplines que la psychologie et la sociologie. Je cite :
« un effort constant pour réaliser l’intégration :
– de la pratique, de la théorie pédagogique, des résultats de la recherche scientifique en éducation.
– de la connaissance des élèves et des divers processus psychologiques mis en œuvre dans et par l’action éducative.
– d’une prise de conscience de la complexité des situations d’éducation et de leurs déterminismes. »Et vous ajoutez :
« Tout ceci montre l’importance qu’il faut attacher à la formation des enseignants de toutes catégories et de tous niveaux. »
La volonté de rigueur scientifique vous habite :
Mathématicien, psychologue, disciple fidèle – ô combien – de Henri Wallon, la grande ambition intellectuelle de votre vie est de rapprocher sciences physiques et sciences humaines, sciences de la nature et sciences sociales (les mauvais esprits parlent de sciences dures et de sciences molles !)
Cette ambition, cette volonté de scientificité , on les trouve dans votre ouvrage Le nouvel esprit scientifique et les sciences éducation, œuvre merveilleuse, ouvrage d’épistémologie, donc de philosophie où le lecteur voyage de Bachelard à Einstein, de Wallon à Minkowski, Heisenberg, sans omettre Descartes ou Saint-Augustin.
Est-ce une utopie de vouloir, presque à toutes forces, fonder la solidité des sciences de l’éducation sur l’expérimentation et les méthodologies des sciences physiques ? Je ne sais, mais c’est l’espoir (l’utopie ?) qui irrigue toute votre œuvre. Si c’est une utopie, c’est une utopie utile, fonctionnelle car elle oblige, tous les chercheurs en éducation à la rigueur scientifique, rigueur des observations, rigueur de la formalisation, rigueur de la distinction des variables, rigueur dans le choix des méthodes. Une pédagogie expérimentale…. Rêve ou possibilité ? Tous ici je pense et grâce à vous, à votre exhortation permanente à la rationalité scientifique, nous penchons pour l’assertion de possibilité. Oui, l’éducation peut être objet de science(s), oui, une invention pédagogique doit être réfléchie, évaluée, passée au crible du calcul des probabilités, de l’interprétation scientifique et statistique.
Retrouver la pensée de Wallon que vous avez si bien enseignée,
faire nôtre la pensée de Bachelard, d’Einstein, et cela grâce à vous, c’est ce qui rendra fortes et solides les sciences de l’éducation et la pédagogie.
Avec ces insignes de Commandeur de la Légion d’honneur, c’est la République française qui reconnaît votre action, – la création des sciences éducation -. Elle se doit aussi de vous considérer comme un brillant ambassadeur de la pédagogie française à l’étranger. Vous avez le goût, le sens de l’international. Votre dévouement à l’Unesco, cette grande organisation qui, rappelons-le, veut créer un monde où règne la paix grâce à l’éducation et à la culture, a été de tout instant au cours de votre vie jusqu’à accepter de diriger le Bureau international de l’éducation de Genève (BIE-UNESCO), lors de votre retraite et d’avoir tenté de redonner le lustre qu’il mérite pendant quelques années. Même engagement pour l’Institut de Hambourg, Vous avez aussi accompli de multiples missions au Québec, et encore dans les sept Universités qui vous ont nommé Docteur honoris causa .
Scientifique donc, vous tenez à l’être et vous l’êtes, mais vous êtes aussi citoyen engagé pour renouveler l’éducation dans le monde : Vous êtes présidents d’honneur de l’OMEP, président d’honneur du G.F.E.N., et donc engagé dans le vaste mouvement de l’Education Nouvelle.
L’engagement dans les combats (ils sont scientifiques et politiques à la fois) pour une éducation qui fasse progresser tout être humain et l’humanité tout entière, c’est votre marque. Avec élégance et générosité, vous êtes à la fois universitaire et militant de l’éducation nouvelle. J’ai toujours admiré que vous sachiez être l’un et l’autre, dans la générosité et la recherche de la scientificité.
Pour toutes ces raisons, pour votre œuvre impressionnante (pas moins de 13 ouvrages importants ; 43 si l’on dénombre leur totalité)
Au nom du Président de la république, et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés , nous vous faisons Commandeur dans l’Ordre de la Légion d’honneur, ce 28 juin 2014…
Réponse de Gaston Mialaret
Madame de l’Inspectrice générale,
Monsieur le Sénateur Maire, et permettez-moi tout de suite de vous remercier pour votre hospitalité et pour les facilités que vous nous avez offertes pour organiser cette réunion ; permettez-moi aussi d’associer à mes remerciements vos services qui, sous la direction de votre chef du cabinet, ont tout mis en œuvre pour nous faciliter l’organisation de la journée.
Je suis heureux de saluer Mesdames et Messieurs les Inspecteurs généraux, ainsi que tous nos collègues des corps d’inspection qui ont eu la gentillesse de venir m’accompagner pour cette remise des insignes de Commandeur dans l’ordre de la Légion .d’honneur ; je connais toutes leurs occupations en cette période de fin d’année et je suis très sensible à leur présence aujourd’hui. Je voudrais aussi que mes premières pensées aillent vers un ami de longue date, Monsieur l’Inspecteur général Jean AUBA, qui aurait été heureux d’être parmi nous mais, malheureusement, son état de santé ne lui permet pas de se déplacer ; qu’il sache que nous pensons bien à lui et je lui envoie mes messages les plus affectueux
Et je salue tous mes amis, français et étrangers, qui ont eu la gentillesse de venir m’accompagner en cette cérémonie mémorable.
Je voudrais surtout associer aux honneurs qui me sont rendus aujourd’hui toute ma famille et mes enfants qui ont la patience de me soutenir dans mes recherches, qui s’efforcent de m’assurer une vie relativement calme pour me permettre de travailler. J’associe aussi les deux personnes qui, tous les jours, m’apportent leurs soins et leur gentillesse pour m’organiser une fin de vie pas trop désagréable.
Je ne voudrais pas abuser de votre patience mais vous comprenez qu’il est très agréable de remercier aussi toutes les présidentes et tous les présidents des associations auxquelles j’adhère et qui ont tenu à se faire représenter, ou qui m’ont demandé d’excuser leur absence cet après-midi, associations qui, chacune à sa façon, m’a enrichi par ses activités diverses et la diffusion des Savoirs, que, seul, je n’aurais pas pu découvrir.
– L’académie des Arts, Sciences et Belles Lettres de Caen, qui, par son président et son secrétaire perpétuel, m’ont témoigné de leur amitié,
– L’association nationale des membres de l’Ordre des palmes académiques, représentée par son président, retenu malheureusement par d’autres taches nationales, mais représenté par le président de la section de l’Amopa 92
– L’Association des élèves et anciens élèves des ENS de Lyon, Saint-Cloud, Fontenay-aux-Roses, dont beaucoup de membres nous accompagnent aujourd’hui.
– La section des membres de la Légion d’honneur du 92, représentée par son président, retenu aujourd’hui en province par ses taches professionnelles, mais lui-même représenté par le secrétaire général de la section,
– Le groupe français d’éducation nouvelle que j’ai eu l’honneur de présider pendant plusieurs années,
– je n’oublie pas mes amies les « maternelles » brillamment représentées ici par d’anciens présidents de cette association mondiale (OMEP), par la présidente actuelle de la section OMEP-France, et par plusieurs présidentes d’honneur de la section française. Je pense, aussi, à l’Association Germaine Tortel, dont je fais partie du Comité d’honneur, et qui s’efforce de propager une pédagogie d’initiation.
– Le centre universitaire d’information pédagogique (CUIP), représenté par sa présidente, par la responsable de la bibliothèque, son secrétaire général et la précieuse responsable des finances du centre.
– Les Amis de Sèvres sont nombreux à accompagner la Présidente et plusieurs membres du bureau.
– Les grandes associations de chercheurs et d’enseignants en sciences de l’éducation : l’AFIRSE (association francophone internationale de recherche en sciences de l’éducation) et l’AECSE, (association des chercheurs et enseignants en sciences de l’éducation). Ces deux grandes associations sont représentées par leur présidente et leur président que je salue très amicalement.
– Le Président de l’Université de Caen m’a demandé, ce matin de l’excuser, pris par les nombreuses activités de fin d’année scolaire universitaire.
Permettez-moi, maintenant, de me tourner vers Madame l’Inspectrice générale Francine Best, pour lui dire tous mes remerciements pour avoir accepté de procéder à la remise de cette symbolique cravate.
Nous nous connaissons depuis longtemps puisque Madame BEST, alors Francine Postaire, était étudiante en philosophie à l’Université de Caen où j’ai débuté ma carrière de professeur : elle préparait l’agrégation de philosophie. C’était une de nos étudiantes parmi les plus brillantes. Une fois l’agrégation en poche, elle quitte alors la Normandie pour aller enseigner la philosophie dans les écoles normales de l’époque à Alger. Quelques années plus tard, après la direction de l’école normale du Calvados repliée à Coutances, je retrouve Mme Best, directrice de l’importante école normale de Caen où elle n’hésite pas, à l’occasion, à m’appeler comme conférencier pour les stagiaires en formation continue d’enseignants.
Entre temps, Madame Best a participé, par un remarquable chapitre de 40 pages, riches et denses, au Traité des Sciences pédagogiques que j’ai dirigé avec Maurice Debesse. En quelques pages, Mme Best trace un brillant panorama de ce peut être une philosophie actuelle de l’éducation, sans oublier de faire appel aux Anciens et, en particulier, à Platon et à Rousseau.
Paris c’est, pour elle, le passage vers les fonctions de l’inspection : I.P.R puis inspectrice générale en 1990. Mais, entre temps, on trouve le nom de Madame Best, à la tête des CEMEA, à la direction de l’INRP (Institut National de Recherche Pédagogique).
Je n’oublie pas de rappeler le rôle important joué par Mme Best, à Hérouville Saint Clair, pour la création, l’organisation et le bon fonctionnement d’une école quasi expérimentale qui a su intégrer les apports de la pédagogie Freinet, l’esprit des CEMEA et, en général, ceux de l’éducation nouvelle. J’ai pu constater moi-même, au cours d’une visite en accompagnant Mme Best, comment l’intellectuelle de haut niveau qu’elle était, et qu’elle est toujours, savait se mettre au niveau des enfants et assurer une harmonieuse unité entre la théorie pédagogique et la pratique éducative quotidienne. C’est, en partie, ce qui fait la richesse de sa contribution parue aux éditions de « La Découverte » sur « La naissance d’une autre école ».
Et, une fois ses fonctions d’I.G. terminées par suite de la mise à la retraite officielle, Mme Best continue à lutter, aux côtés de Stéphane Hessel, dans la défense des Droits de l’Homme, et est récompensée par le gouvernement français, pour l’action efficace qu’elle mène, en étant nommée Grand Officier de l’Ordre du mérite.
Par ailleurs, Mme Best est l’auteur d’ouvrages particulièrement appréciés, qu’il s’agisse de son travail pour l’UNESCO : Tous les êtres humains, manuel pour l’éducation aux droits de l’homme, de son petit Que sais-je ? sur l’échec scolaire, ou de son excellent ouvrage écrit avec J. Nadel sur Wallon d’aujourd’hui (éditions du Scarabée).
On comprend dès lors pourquoi j’ai une double satisfaction aujourd’hui : recevoir mes insignes de Commandeur dans l’Ordre de la Légion d’honneur, des mains d’une personnalité particulièrement compétente dans notre domaine et d’une amie dont l’itinéraire académique a souvent croisé le mien.
Nous adhérons aux mêmes systèmes de valeurs éducatives. Nous pensons, contrairement à ce que disait un de mes artistes préférés, Raymond Devos, que le plus beau métier du monde n’est pas celui de l’acteur mais celui de l’éducateur, et ceci quel que soit le niveau ou la situation que l’on considère.
Et je n’oublie pas, ici, l’ensemble de mes collègues, professeurs, enseignants qui exercent ce métier que nous pensons être le plus beau métier monde. Pourtant, pour ne pas vous donner l’impression que je vis dans les nuages, je dois ajouter que je sais très bien que la fonction d’enseignant s’est considérablement transformée au cours des 50 dernières années. Tout enseignant doit faire face maintenant à de nouvelles situations que je vais caractériser en quelques mots :
- Tout d’abord l’ensemble des savoirs qui sont à transmettre à nos élèves, s’est considérablement élargi ; ce que chacun d’entre nous a appris sur les bancs de l’université, par exemple, ne correspond plus exactement aux savoirs qu’il faut transmettre à nos élèves.
- On peut dire aussi que les publics auxquels s’adressent les enseignants, maintenant, ne sont plus exactement les publics que nous connaissions au siècle dernier ; à cette époque il y avait une certaine homogénéité dans les origines des élèves et, ceci, quelque soit le niveau scolaire considéré ; aujourd’hui, on peut trouver des classes dans lesquelles plus de 20 ou 30 % des enfants sont d’origine étrangère, ne pratiquent pas parfaitement le français comme les enfants dont le français est la langue maternelle ; ils n’ont pas toujours les mêmes motivations scolaires que les enfants français.
- À cela s’ajoute l’évolution politique et les gouvernements successifs, qui, d’une façon officielle, envoient toute une série d’informations, d’indications, de conseils pour la pratique éducative, dont la cohérence n’est pas toujours évidente pour l’organisation, par les praticiens, de leur propre pratique pédagogique.
- Disons enfin que l’enseignant n’est pas seulement devant sa classe mais que les parents constituent une force à ne pas négliger ; que les relations de l’école avec les parents d’élèves ne sont plus celles, plutôt inexistantes, d’il y a un siècle.
- Tous ces éléments donnent à l’action éducative des caractères particuliers qui sont différents de ceux qu’avait l’action éducative dans les siècles derniers.
Malgré toutes ces modifications, ces nouveaux rôles à jouer, je continue à penser profondément, que le métier que j’ai exercé toute ma vie, est le plus beau métier du monde. Toute ma vie j’ai travaillé pour ne pas être en retard sur les savoirs de mes jeunes gens, pour pouvoir leur apporter le meilleur de moi-même et le meilleur de la science et de la technique, leur assurer aussi les conditions d’une éducation dont la mission essentielle est de les préparer à la vie de demain. Et si j’avais quelque pouvoir sur le plan politique, (et je me tourne alors vers notre Sénateur Maire), je demanderais de faire inscrire au fronton de Instituts de formation des enseignants, la forte affirmation de Gaston Bachelard inspirée, je suppose de Platon (« Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre !) :
Qui ne continue pas à apprendre
est indigne d’enseigner
Et je vous remercie de votre très amicale attention.
On signe le procès verbal