L’OMEP au Forum « Accès à l’eau pour tous » à YAMOUSSOUKRO (Côte d’Ivoire)

Cet événement est à situer dans le cadre des obligations incombant aux ONG disposant du label « en partenariat officiel avec l’UNESCO », à savoir : « organiser chaque année, en partenariat avec l’UNESCO deux forums internationaux sur un sujet de leur choix dans une région différente »

Compte-rendu d’André JAEGLE (FMTS), adapté par Lisbeth Gouin pour l’OMEP

( FMTS: Fédération Mondiale des Travailleurs Scientifiques)

Cet événement est à situer dans le cadre des obligations incombant aux ONG disposant du label « en partenariat officiel avec l’UNESCO », à savoir : « organiser chaque année, en partenariat avec l’UNESCO deux forums internationaux sur un sujet de leur choix dans une région différente »

Pour le biennium 2013-2015, les choix ont été les suivants :

  • France, Septembre 2013 : « Quels objectifs d’éducation pour les citoyens du monde de demain : la qualité suffit-elle ? »
  • Côte d’Ivoire, Juillet 2014 : « L’accès à l’eau pour tous en Afrique : un droit humain fondamental. Les femmes et les jeunes à la source de cet objectif. »
  • Bulgarie, Septembre 2014 : « Le rôle de la jeunesse dans la sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel. »
  • Asie : pas de décision définitive. Probablement en Chine. 1er semestre 2015

 

L’ OMEP  partenaire officielle de l’UNESCO s’est impliquée dans le Forum en Côte d’Ivoire. Le droit pour tous à l’accès à de l’eau potable a été reconnu comme faisant partie intégrante des droits de l’Homme par l’ONU. Cette question a des liens étroits avec celle du changement climatique. À la suite du sommet  mondial sur le développement durable de Johannesburg en 2003, le Comité de liaison ONG-UNESCO (coordonnateur des relations des ONG avec l’UNESCO) avait chargé un groupe d’ONG de travailler sur le suivi en ce qui concerne l’eau. Ce groupe, animé par Josette Rome-Chastanet, a été très actif et très productif.

Un comité de pilotage de la préparation du Forum a été désigné. Au sein de ce Comité, dans le « groupe thèmes », Lisbeth Gouin s’est vue confier la tâche du dossier « Education ».

Il est apparu immédiatement que deux tendances coexistaient dans les choix des thèmes :

  • S’agissait-il de susciter un débat sur la façon dont les ONG nationales ou locales perçoivent les obstacles et sur les actions qu’il convient d’entreprendre, tant au niveau local et national qu’au niveau international ?
  • Ou bien s’agissait-il de propager, par échange d’expérience, « les bonnes pratiques », concept très large qui tend à faire reposer les progrès sur la seule responsabilité des populations. Il y a une  tendance chez certains des représentants « occidentaux » d’ONG à n’envisager que le côté « retardataire » des pays africains. Il faut reconnaître que cette notion inclut aussi l’éducation, question jugée aussi importante que celle des moyens financiers par beaucoup de responsables d’ONG nationales.

La Participation au Forum

Les chiffres qui  sont approximatifs et visent seulement à donner une idée de la physionomie à la fois bon enfant et hyper sérieuse de cet événement.

Nombre total de participants : 300, dont africains : 260 et dont francophones : 280

Nombre de pays : 17, dont pays africains : 15

Représentants du gouvernement et de l’administration de la Côte d’Ivoire : 30

Le programme pourra vous être communiqué à la demande.

Participation de Danièle Perruchon qui est intervenue dans une des tables rondes sur  » le rôle de l’éducation et des traditions ».  Elle a présenté avec brio et clarté un exposé sur le « Rôle de l’éducation des femmes et des jeunes »

(power point disponible à la demande)

Lisbeth Gouin a présidé les tables rondes sur  » Rendre la vie aux fleuves et rivières d’Afrique : le problème de la pollution » et  sur  » le rôle de l’éducation et des traditions »

Une animation a été confiée à un « maître de la parole » (africain, cela va sans dire !) qui a contribué fortement à maintenir une ambiance à la fois détendue et très attentive.

« L’eau pour tous, tous pour l’eau. » a rythmé la discussion.

Les interlocuteurs ivoiriens du comité de pilotage avaient fortement pesé pour faire donner la parole à un large éventail de ministres réputés être concernés par le sujet de l’accès à l’eau. A l’exception de la ministre de l’Education nationale, personne n’est venu.

Le principe d’une limitation à 10 minutes des interventions à la tribune et à 3 minutes des interventions de la salle a été globalement respecté ce qui a donné un résultat d’ensemble très dense et très riche.

Au terme des débats : L’Appel de Yamoussoukro – voir le texte en annexe en fin de ce document.

L’objectif de garantir 20 litres d’eau potable gratuite par jour et par personne est inscrit dans l’Appel. En revanche, il n’a donc pas été possible de maintenir dans l’Appel la dimension financière consistant à proposer des sources de financement.  Dans l’Appel, la référence à la prise de position du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU concernant l’élaboration d’un instrument légalement contraignant en ce qui concerne les multinationales et le respect des droits humains  est précisé. L appel a été lu à la tribune, en présence des officiels par deux jeunes ivoiriens (fille et garçon), puis le lendemain remis au Premier ministre de Côte d’Ivoire.

Ce forum fut  d’une grande richesse. Non seulement nous avons eu confirmation d’un état des lieux déjà largement connu mais les obstacles nous sont apparus plus concrets et nous connaissons mieux les acteurs de terrain. Si l’essentiel est entre leurs mains, certaines initiatives relèvent de l’action des ONG internationales.

Si la question du rôle du service public a été abordée mais peu discutée, l’éducation est apparue comme une question de haute importante, ainsi que la formation des hydrologues. Qu’en sera-t-il du suivi ?

ANNEXE : Appel de YAMOUSSOUKRO

DEUXIEME FORUM INTERNATIONAL DES ONG

EN PARTENARIAT OFFICIEL AVEC L’UNESCO

L’accès à l’eau pour tous en Afrique
Un droit humain fondamental

Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), 30-31 juillet 2014

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« Nous devons sensibiliser les décideurs au-delà de la sphère des spécialistes en eau, leur fournir des outils pour comprendre les conséquences de leurs décisions et mettre en évidence d’autres moyens »

Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO. 

 

L’APPEL DE YAMOUSSOUKRO

« POUR QUE CA BOUGE ! »

PASSER DES PROMESSES AUX ACTES !

Nous, participant(e)s au Forum des ONG,

Sachant que l’Afrique est riche en eau et que les technologies sont capables de la rendre propre et de l’amener à tous,

Considérant que l’accès à l’eau potable pour tous conditionne le succès des OMD contre la pauvreté, pour l’éducation, la santé…

–           Souhaitons, pour tous, le minimum pour boire, cuire les aliments, se laver, soit 20l d’eau saine et gratuite par jour et par personne ;

–           Considérons que, pour être réalisés, les OMD post 2015 devraient être assortis de clauses contraignantes, respectées par tous les Etats. Les organisations non-gouvernementales (ONG) devront s’en emparer pour travailler en lien avec les populations et en coopération avec tous les acteurs ;

–           Sommes décidés à être efficaces afin d’en finir avec la soif et les maladies, la mort dues à l’eau sale et polluée, ou au manque d’eau ;

–           Faisons appel aux Etats afin qu’ils rendent opérationnelle la reconnaissance du droit à l’accès à l’eau potable pour tous par des dispositions institutionnelles et pratiques pertinentes ;

–        Invitons les Etats à soutenir les travaux du groupe de travail intergouvernemental sur un instrument juridiquement contraignant sur les sociétés transnationales et autres entreprises et les droits de l’homme, mis en place par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies le 26 juin 2014 ;

–           Faisons enfin appel à toute la société civile pour qu’elle soutienne efficacement ce plaidoyer, sensibilise les acteurs locaux, et contribue activement à la réalisation de ces objectifs au service de l’humanité.