Migration : « une humanité : responsabilité partagée »

Avril 2016

L’OMEP se joint au Comité des ONG sur la migration et à 79 organisations de la société civile du monde entier afin de saluer chaleureusement le rapport du Secrétaire général de l’ONU pour le Sommet humanitaire mondial. Nous recommandons en particulier que les besoins éducatifs des jeunes enfants (1 à 5 ans) soient assurés, en particulier pour les réfugiés, et notamment ceux qui sont apatrides et ceux qui sont détenus dans des camps de réfugiés.

Réponse au rapport du Secrétaire général de l’ONU pour le Sommet humanitaire mondial « UNE HUMANITÉ : RESPONSABILITÉ PARTAGÉE »


Rejoint ici par des organisations de la société civile du monde entier, dont les signatures figurent ci-dessous, le Comité des ONG sur les migrations salue chaleureusement le rapport du Secrétaire général de l’ONU pour le Sommet humanitaire mondial.(1)

Nous félicitons vivement le Secrétaire général pour le processus consultatif du Sommet humanitaire mondial, qui fut inclusif et centré sur la collaboration. A l’aide d’autres rapports et processus de réforme internationaux, les consultations ont identifié dans le rapport les cinq principales responsabilités considérées comme essentielles pour le bien de l’humanité (21).
En particulier, nous soutenons fermement l’inclusion à la troisième responsabilité  principale du rapport du thème central des Objectifs de développement durable 2030 (ODD) : N’oublier personne.

Le Sommet d’Istanbul (mai 2016) qui se tiendra en mai 2016 représente une opportunité importante en vue de renouvèlement de l’engagement de la communauté internationale envers l’humanité et afin de s’engager collectivement pour faire face aux défis de notre temps. Comme le note le rapport, un des plus grands défis d’aujourd’hui, est la protection et l’autonomisation des millions de personnes déplacées par les conflits, les inégalités économiques et les catastrophes écologiques, qui se déplacent à la recherche de la sécurité et d’une vie meilleure. Nous saluons l’appel du Secrétaire général pour un changement positif en faveur des plus vulnérables et marginalisés, lequel donne la parole aux peuples concernés et aux organisations locales  et favorise l’autonomie plutôt que la dépendance envers l’aide.
Nous pensons également que le Sommet humanitaire mondial fournit un premier test de l’engagement de la communauté internationale et de sa capacité à transformer la vie des personnes les exposés à la marginalisation (21), y compris les personnes déplacées, les réfugiés, les migrants, les apatrides, les femmes et jeunes filles, ainsi que d’autres groupes et minorités en situation de crise.
Avec le conflit en Syrie et la persistance des crises violentes en Afghanistan, en Afrique centrale et orientale, en Érythrée, en Irak, à Myanmar et ailleurs, le nombre de réfugiés a atteint des niveaux inédits depuis la Seconde Guerre mondiale. En outre l’exode, en particulier de jeunes fuyant la pauvreté, la violence, la dégradation de leur environnement et le changement climatique en Afrique, en Amérique latine et en Asie, ne montre aucun signe de diminution dans un avenir proche. D’après l’expérience de nos membres et partenaires sur le terrain partout dans le monde, un grand nombre des besoins et des défis posés par la mobilité humaine humanitaire concerne à la fois les réfugiés et les migrants, y compris dans les flux de migration mixte, lors de voyages migratoires à haut risque à travers des frontières terrestres ou maritimes, mais également après leur arrivée lorsque beaucoup de réfugiés et migrants se trouvent sans papiers et indésirables. La promesse de n’oublier personne signifie que nous devons faire face à nouvelle obligation, à savoir d’aider tous ceux et celles dans de telles situations.

Fondé en 2006, le Comité des ONG sur les migrations est une coalition mondiale de 50 réseaux et organisations de la société civile qui œuvrent pour protéger et promouvoir les droits humains des migrants, sur le terrain et par le plaidoyer auprès des Nations Unies, et au niveaux international, national et local.
Nous appuyons donc fermement l’appel du Secrétaire général à :

  • mieux répondre aux causes de déplacement, y compris les inégalités de longue date (3), la xénophobie (32), la fermeture des frontières (32) ; et les désastres écologiques ;
  • soutenir des solutions politiques aux crises internationales, y compris les guerres et guerres civiles (27) ;
  • lors du Sommet humanitaire mondial : obtenir des engagements en ce qui concerne les principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment la Convention de 1951 et de la Convention des migrants travailleurs 1990 (69), de la part des Etats qui ne les ont pas encore signé ;
  • combler le fossé humanitaire et de développement, en particulier pour les réfugiés vivant dans des camps ou en dehors des camps pour de longues périodes (73) ;
  • mener des enquêtes efficaces et systématiques concernant les allégations de violations graves des droits de l’homme et en poursuivre les auteurs de manière responsable (64) ;
  • inclure les personnes marginalisés et vulnérables localement lors de l’évaluation des changements nécessaires/requis et les besoins en assistance afin de promouvoir l’autonomie plutôt que la dépendance envers l’aide (14) ;
  • situer notre action envers le déplacement forcé dans le cadre du développement durable, tant au sein des États qu’à travers les frontières (84) ;
  • établir un nouveau cadre sur le partage équitable de la responsabilité pour répondre aux mouvements de réfugiés à grande échelle (87) ;
  • fournir un soutien adéquat aux pays d’accueil (89) ;
  • veiller à ce que la « Réunion de haut niveau sur la réponse aux grands mouvements de réfugiés et migrants » de l’Assemblée générale de l’ONU (Sommet AGNU 19 septembre 2016) soit un « moment de transformation » (90).

Nous appuyons fermement l’appel du Secrétaire général à ce que la communauté internationale élabore une réponse collective et globale au déplacement, à la migration et à la mobilité, centrée sur le renforcement de la coopération entre les pays d’origine, de transit et de destination, y compris le long des routes migratoires (91).
Nous sommes favorables à la mobilisation de de l’Agenda 2030, en particulier le paragraphe # 29, pour fournir cadre partiel en vue de :

  • prendre en compte les multiples causes de la migration forcée, telles que la pauvreté, le manque de moyens de subsistance, la persécution, la guerre et les conflits, la discrimination ethnique, les catastrophes naturelles et d’origine humaine et la dégradation environnementale ;
  • reconnaître, faire connaître, et renforcer les résultats positive de la migration en matière de développement ;
  • réduire les coûts humaines et financiers de la migration ;
  • faciliter une migration sûre, ordonnée et régulière qui respecte pleinement des droits de l’homme et le traitement humain des migrants, indépendamment de leur statut migratoire ;
  • offrir davantage de possibilités de regroupement familial, de visas humanitaires et de protection pour ceux qui ne relèvent pas de la Convention de 1951 (92).

Dans l’annexe à son rapport, le Secrétaire général a proposé un Agenda pour l’Humanité, qui inclut des actions dans le cadre de la « troisième responsabilité principale », à savoir « N’oublier personne » (ps. 54-57.)

 

Sur les Actions pour réduire et organiser le déplacement :

Nous recommandons que les mesures visant à réduire et à répondre au déplacement forcé soient applicables aux déplacements forcés à travers les frontières ainsi qu’aux déplacements forcés internes. Nous appelons à une réponse au déplacement forcé dès à présent avec la perspective qu’il soit  réduit d’au moins 50% d’ici  à 2020, plutôt que d’ici à 2030.

Nous recommandons :

  • la reconnaissance des personnes déplacées en tant que contributeurs économiques ;
  • de diriger les ressources financières internationales à l’égard des systèmes nationaux et locaux qui répondent aux besoins des personnes déplacées et leurs communautés d’accueil ;
  • de veiller à ce que les acteurs humanitaires et de développement travaillent au delà des divisions institutionnelles, dans des cadres pluriannuels afin de mettre fin à la dépendance envers l’aide humanitaire et de promouvoir l’autonomie des populations déplacées ;
  • l’élaboration d’un cadre pour un partage anticipé des responsabilités en vue de mieux répondre aux grands mouvements de réfugiés, y compris en particulier tous les migrants forcés, et que ceci soit développé afin même la tenue du Sommet AGNU 19 Septembre 2016.
  • un financement en vue d’encourager des résultats collectifs et l’harmonisation des coûts et des normes et que ce financement ne soit pas soustraits des fonds reçus par les ONG sur le terrain ni de l’aide humanitaire pour les plus vulnérables ;
  • de permettre à tous les migrants et les réfugiés, y compris les apatrides et ceux contraints de force à vivre dans dans des centres ou des camps, d’avoir accès aux organismes de secours internationaux, à une nutrition saine et à l’eau potable, un logement adéquat, la santé, l’éducation et l’accès à un travail décent ;
  • de renforcer le soutien pour subvenir aux besoins éducatifs, sociaux, psychologiques et physiques des enfants, jeunes, adolescents et des personnes âgées ;
  • fournir des services supplémentaires à tous les niveaux pour le nombre sans précédent de migrants et de réfugiés mineurs non accompagnés pendant qu’ils sont en transit, après leur installation dans des camps de réfugiés, lors de leur installation dans des pays tiers, et à tout moment de leur trajet.

 

Sur les Actions visant à protéger et autonomiser les femmes et les jeunes filles :
Nous sommes conscients de la reconnaissance par le Secrétaire général de l’exigence de renforcer et protéger les réfugiés et migrants femmes de tout âge contre les risques de violence sexuelle, et nous soulignons vigoureusement l’importance de l’éducation pour toutes les femmes. Celle ci leur donne accès au marché du travail, et leur fournit des informations et conseils sur les questions de santé.
Nous demandons qu’il soit fait référence spécifiquement à la protection de toutes les femmes et jeunes filles migrantes, y compris en leur qualité de travailleuses migrantes.
Sur les Actions pour éliminer les lacunes dans l’éducation des enfants :
Nous recommandons que les besoins éducatifs des jeunes enfants (1 – 5 ans) soient assurés, en particulier pour les réfugiés, et notamment ceux qui sont apatrides ou qui sont détenus dans des camps de réfugiés.


En outre, nous recommandons:

  • que les cinq principales responsabilités soient adoptées et que les objectifs y correspondants soient poursuivis par les États avec le soutien de la communauté internationale dans son ensemble, et en étroite collaboration avec les acteurs et les organisations de la société civile ; en particulier les migrants, les réfugiés et la diaspora ;
  • que le cadre du Sommet humanitaire mondial soit renforcé par le biais d’engagements et de promesses d’action spécifiques, de recommandations de pratiques porteuses existantes et de mécanismes de suivi , d’évaluation et de compte rendu cohérents ;
  • que le rapport du Secrétaire général préparé pour le Sommet humanitaire mondial devienne l’un des documents de référence principaux pour le Sommet de l’AGNU du 19 septembre 2016.

 

En conclusion de son rapport, le Secrétaire général déclare que le Sommet humanitaire mondial doit être l’occasion pour qu’un « moment Istanbul » se reproduise, au cours duquel nous nous engageons fermement et unanimement pour mettre en place l’unité et la coopération nécessaires pour faire face aux grands défis de notre monde et pour prendre les responsabilités qui nous incombent afin de prévenir et éradiquer la souffrance (169). Cependant, comme le souligne le Secrétaire général, le test de notre engagement envers l’humanité ne réside pas dans les seuls résultats du Sommet humanitaire mondial : le test de notre engagement se fera  dans les camps de réfugiés et de personnes déplacées au Darfour, au Kenya et au Moyen-Orient ; et face aux bateaux de réfugiés et migrants à la dérive en mer Méditerranée et  en mer d’Andaman (179).

Nous soutenons fortement les Nations Unies et l’Agenda pour l’Humanité. Nous partageons la conviction du Secrétaire général de l’ONU que le drapeau bleu de l’ONU continue d’offrir espoir, protection et inspiration, comme il le fait depuis sept décennies, et nous exhortons toutes les parties prenantes à réellement faire du premier Sommet mondial humanitaire un « moment Istanbul ».

 

Les signatures à l’appui :

  • Africa Unite • Afrique Culture Maroc • Agar Ethiopie bienfaisance Sociaety • Ajesh (Ajemalebu Self Help) • Aide ARDD-Legal • Antenne pour la reconnaissance de l’Environnement au Congo (AREC) • Armenian Relief Society • Asociacion Dianova España • Associatio Epanouissement Féminin • Association AFVMC – Aide aux Familles et Victimes des Migrations Clandestines • Association Avenir NEPAD Congo • Atikha travailleurs d’outre-mer et des collectivités initiatives Inc. • Attac Gabon • Augustines international (Curie généralice Augustiniana) • pain pour le Monde – Manifestation et le développement Empowerment service • Communauté économique et d’assistance juridique (CEELS), Tanzanie • Centre D’Etudes et De Recherche Pour Une population Dynamique (CERPD) • COBINAMM-migrantes • Commission episcopale Pour la Pastorale des migrants eT des Réfugiés, Burkina Faso – Niger • Communauté Advancement Programme-CAP • Construisons ensemble le monde • Corporación Anne Frank Colombie • Corporación Red Nacional de Mujeres Comunales, Comunitarias, Indígenas y Campesinas de la República de Colombia • Fédération Euro-Africaine de Solidarité • Fédération des s Overseas club des femmes américaines (FAWCO) Conseil • Federazione Organismi Cristiani di Servizio Internazionale Volontario de • Les femmes philippines (FOCSIV) • Foro Ciudadano de Participación por la Justicia y los Derechos Humanos (FOCO) • Fundación Scalabrini • Réseau mondial communautaire de la paix initiative • Entendre les femmes / Fondation GarGar • « Hope For Children » Policy Center UNCRC • Droits de l’Homme Association des journalistes (HURJA), Népal • Je Vendre para Ombre • Incitare • Instituto las Mujeres en la Migración / Institut pour les femmes dans les migrations • Commission internationale catholique pour les migrations (CICM) • International Conseil des psychologues • Fédération internationale des affaires et professionnelles des femmes • Forum international pour le droit des noirs • internationales Présentation • Association Kids in Need of Defense (KIND) • support juridique pour les enfants et les femmes (LSCW) • Loretto communautaire • Fédération luthérienne mondiale • MADE (migration et développement) de la société civile Réseau • Medical Mission Sisters • Comité central mennonite Bureau des Nations Unies • Association de la migration africaine (Migraf) • Comité des ONG sur les migrations • ONG Jeunes Filles en Difficulté (JFD) • Plateforme des organisations Nationales et Territoriales de la Société Civile Haïtienne (PONT-SCH) • élimination de la pauvreté et de l’éducation communautaire (PEACE) Fondation • services publics Travail indépendant Confédération • réhabilitation et Organisation de développement pour Landless (RADOL) • religieuses du Sacré-cœur de Marie • REMESO, Linköping University • Rencontre Africaine pour la Défense des droits de l’homme • réseau Marocain transnational migration & Développement (RMTMD) • droits Jessore • sauver le climat • réseau Scalabrini international migration • Sheba USA • Sœurs de la Charité de la Fédération • Sœurs de Notre Dame de Namur • Société pour les droits de l’homme et des prisonniers d’aide (SHARP), Pakistan • Société des Missionnaires catholique médical • Solidarite agissante pour le Développement familial (SADF) • Soroptimist international • Terre des Hommes • Les Congrégations de Saint-Joseph • Un monde avenir • Unanima international • United personnes pour le Congrès Afrique • Vivat international • Vivere • Fondation pour le développement WARBE • Organisation mondiale pour l’éducation préscolaire (OMEP) • Zimbabwe Association Nations Unies