Actions de soutien à l’intégration en France de jeunes enfants réfugiés

Témoignage d’action locale sur le jeu et les enfants réfugiés, Accompagnement dans le pôle d’accueil d’urgence « Les Jardins du Monde », à Bourg-la-Reine (92) par Anne-Marie CARTERON, directrice d’école maternelle, membre d’OMEP-France, Section de Paris

Témoignage d’action locale sur le jeu et les enfants réfugiés
Accompagnement dans le pôle d’accueil d’urgence « Les Jardins du Monde », à Bourg-la-Reine (92)
Anne-Marie CARTERON, directrice d’école maternelle, membre d’OMEP-France, Section de Paris

Les enfants accueillis dans le foyer d’accueil (CAPS) viennent de familles qui ont quitté leur pays d’origine dans des conditions précaires. Ces familles ont souvent traversé des périodes difficiles, marquées par un départ mouvementé et un voyage incertain. Elles se retrouvent fréquemment séparées, avec la mère et les enfants d’un côté et le père de l’autre, parfois éloigné. À cela s’ajoutent une situation économique très précaire et la barrière de la langue, qui complique encore leur intégration.

Pour ces enfants, il est essentiel de trouver des repères rassurants, voire une réelle stabilité familiale, afin d’assurer leur équilibre. L’aide qui leur est apportée doit viser à restaurer un minimum de sérénité dans leur vie.

Créer un climat de confiance

La première étape consiste à instaurer un climat de confiance autour d’eux. Les jeunes enfants possèdent généralement une capacité de résilience suffisante, à condition de se sentir rassurés par un environnement bienveillant. Un sourire ou un regard peuvent faire toute la différence, agissant comme une étincelle de résilience.

Le foyer d’accueil permet de stabiliser la situation en atténuant les soucis matériels des mères et de leurs enfants. L’assistance économique, sociale et matérielle se répercute sur l’ensemble de la famille, ce qui est essentiel pour obtenir des résultats efficaces. Petit à petit, ce climat de bienveillance permettra aux mères de « lâcher » un peu leurs enfants, leur offrant ainsi l’opportunité de bénéficier d’un soutien dans leur intégration en France. En effet, ces mamans n’ont généralement pas eu la sérénité nécessaire pour prendre du temps de loisir avec leurs enfants.

Intervention par le jeu

Cependant, nous observons une spontanéité à jouer de la part des enfants. Nous avons tous en tête des images d’enfants qui, malgré un milieu hostile, parviennent à jouer avec des « petits riens ». C’est précisément à ce niveau que nous pouvons intervenir en leur proposant des « supports » de résilience adaptés.

Si les enfants se sentent en sécurité dans un environnement rassurant, leur spontanéité les amènera plus rapidement à jouer. Nous leur proposerons une variété de jeux qui soutiendront non seulement leur apprentissage, en particulier celui de la langue française, mais aussi leur imaginaire et leur compréhension des règles du bien-vivre ensemble.

Nous veillons à ce que les jeux soient stimulants et variés, incluant :

  • Jeux de langage multiples pour enrichir leur vocabulaire.
  • Jeux structurés par des règles pour apprendre à interagir et à respecter les autres.
  • Jeux spontanés, en mettant à leur disposition divers objets.
  • Jeux à partir d’albums, issus de la bibliothèque de leur lieu de vie, pour éveiller leur curiosité.
  • Photos et jeux de type « pigeon vole » pour stimuler leur imagination.
  • Chansons à répétition, mimes, et jeux rituels de présentation (par exemple, « Moi, je m’appelle… et j’aime… »).
  • Matériel simple, comme des dés à images.
  • Jeux de société simples pour favoriser les interactions.
  • Découpages, dessins, collages et modelage pour développer leur créativité.
  • Récits d’histoires, racontées ou inventées, en leur laissant choisir des personnages ou des situations.

Ainsi, à travers ces activités ludiques, nous espérons offrir à ces enfants, et par extension à leurs mamans, des lueurs d’espoir pour une vie meilleure.